Dans le rapport qu'elle a publié en 1996, la Commission internationale pour l'éducation au XXIème siècle réunie par l'UNESCO assigne un nouvel objectif à l'éducation : outre le savoir, le savoir faire et le savoir être, l'apprentissage doit comprendre désormais le savoir vivre ensemble, afin " d'aider à transformer une interdépendance de fait en une solidarité voulue. " En effet, malgrè des moyens de communication devenus étonnamment multiples et faciles, l'incompréhension est générale dans le monde contemporain. Ce paradoxe est crucial pour l'humanité
Edgar Morin pense que les sept savoirs nécessaires à léducation du futur devront enseigner la compréhension mutuelle dans ses deux pôles : un pôle devenu planétaire, celui de la compréhension entre lointains et un pôle individuel, celui des relations entre proches. L'être humain, à la fois individu, espèce et société, est " complexe " au sens étymologique du terme, " ce qui est tissé ensemble ". Qu'un seul fil en soit retranché et l'étoffe est perdue.
Les membres de la Commission tout comme Edgar Morin pressentent et suggèrent que l'art peut et doit permettre d'enseigner l'éthique de la compréhension. L'expérience menée depuis 1986 au sein de l'Académie Internationale de Théâtre pour Enfants montre la justesse de leur intuition : l'éducation esthétique est une éducation éthique. Elle nous enseigne également que l'enfant, cet " esprit absorbant " selon Maria Montessori, ne s'éduque et ne grandit qu'au contact de l'adulte qui est pour lui un modèle irremplaçable.